L'Université
Au XIIe siècle les premières écoles se créent dans l’île de la Cité autour de Notre-Dame, sous le contrôle de l’évêque. L’augmentation du nombre d’étudiants, la volonté d’échapper à la censure de l’Eglise et aussi des querelles théologiques et pédagogiques font émigrer clercs et étudiants sur la rive gauche, alors peu peuplée, dès le milieu du XIIe siècle. Au début, l’enseignement se fait en plein air ou dans des maisons particulières autour de la place Maubert, rue Galande, rue du Fouarre, et les étudiants sont logés chez l’habitant.
Pour loger ces étudiants, souvent pauvres, venus de province et de l’étranger, de grands personnages fondent des pensions dénommées collegium en latin.
Au début du XIIIe siècle, Philippe Auguste donne des statuts et des privilèges à l’Université de Paris qui regroupe les différentes facultés. Ces statuts sont confirmés par la suite par différents papes, ce qui confère à l’université de Paris une autorité toute particulière notamment en théologie. Un recteur élu pour une durée limitée (quelques mois) représente l’institution universitaire. Dans les grands collèges plusieurs matières étaient enseignées (faculté des Arts, correspondant à notre enseignement secondaire, théologie, droit, médecine…) alors que dans les petits collèges on ne donnait qu’une partie de ces enseignements.
- le collège d’Harcourt, fondé en 1280, par Raoul d’Harcourt pour des étudiants normands ;
- le collège du Cardinal Lemoine (1302) ;
- le collège de Navarre, fondé par Jeanne de Navarre, épouse de Philippe le Bel, en 1305 pour soixante-dix étudiants, possède une vaste chapelle et une bibliothèque renommée. La bibliothèque du collège de Navarre au XIXe s. alors école polytechnique, RMN.
- les collèges de Laon et de Montaigu (1314) ;- le collège de Lisieux (1336) ;
- le collège des Quatre Nations, fondé en 1661 par Mazarin pour des boursiers venant des quatre provinces réunis à la France (Pignerol, Alsace, Flandres et Artois, Roussillon), Gravure de Pérelle, Carnavalet
Citons certains petits collèges :
- les collèges des Dix-Huit, le plus ancien (1180), des Bons-Enfants (1257), du Trésorier ; le collège des Cholets, fondé en 1289 pour des étudiants de Beauvais et d’Amiens, ceux de Bayeux (1308), de Presles (1313), de Narbonne (1316), de Cornouaille (1321), des Ecossais (1326), de Bourgogne (1329), d’Arras et des Lombards (1333), de Cambrai (1344), de Reims (1399)… Le collège Sainte-Barbe (1460) eut comme élèves Ignace de Loyola et François Xavier.
A la fin du XIVe s. le quartier latin - l’Université par opposition à la Cité et à la Ville, la rive droite - a pris, à l'intérieur de l'enceinte de Philippe Auguste, l’aspect qu’il conservera jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.
L'histoire de l'Université est, jusqu'au XIVe siècle, celle de son émancipation par rapport à l'évêque et au pouvoir royal. A la fin du XVe, la situation s'inverse et l'Université se trouve de plus en plus soumise au pape et au roi. C'est le début d'un déclin et d'une décadence intellectuelle qui durera jusqu'à la Révolution.
Au XVIIe siècle, la Sorbonne est reconstruite par Richelieu (architecte J. Lemercier) qui a son tombeau dans la chapelle. La chapelle de la Sorbonne (I. Silvestre) cliquez ici. La Sorbonne en 1790.
Plan Verniquet 1790 | Le quartier latin en 1790 ^ |
Au XVIIIe siècle, beaucoup de petits collèges se trouvent dans une situation financière difficile. Aussi, lorsqu’en 1762 les Jésuites sont expulsés, l’Université prend possession du collège Louis-le-Grand et y transfère les boursiers de 30 petits collèges.
Voir aussi
Liens
Sur Wikipedia : l'Université de Paris
L'historique sur le site de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne