Les enceintes de Paris


La première enceinte, autour de l’Ile de la Cité, construite au début du IVe siècle, s’est maintenue longtemps, au moins jusqu’au XIe siècle, et, restaurée sans doute à plusieurs reprises, elle a en particulier protégé l’île durant les invasions normandes du IXe s.

Les enceintes des Xe – XIe siècles

Dès le Xe siècle, une fois les Normands fixés en Normandie, deux bourgs se développent sur les éminences bordant la rive droite, autour des églises Saint-Gervais et Saint-Germain-l’Auxerrois. Ces petites agglomérations qui vivent du trafic fluvial et du commerce ont sans doute très tôt été protégées par des enceintes formées d’un talus portant une palissade en bois et, extérieurement, d’un fossé.

Au siècle suivant, alors que l’agglomération, devenue ville capitale des Capétiens, s’étend sur cette rive droite autour de la place de Grève, vers le nord (autour de l’église Saint-Merri) et vers la rue Saint-Denis et le débouché du Grand Pont, une nouvelle enceinte devient nécessaire. Ces différentes enceintes, de construction légère, n’ont pratiquement pas laissé de traces autres que dans le parcellaire. 

Les enceintes des Xe – XIe siècles >
Ces enceintes sur fond de voirie actuelle, cliquez ici.

Il est possible de repérer le tracé de ces trois enceintes dans le parcellaire du Plan Vasserot au début du XIXe siècle :

  
< Bourg Saint-Gervais    ^ Bourg Saint-Germain-l'Auxerrois

Des fouilles récentes ont  conforté le tracé et la configuration du fossé de l'enceinte du XIe siècle.

 

L’enceinte de Philippe Auguste

Pour protéger Paris d’une éventuelle attaque depuis la Normandie,  possession du roi d’Angleterre, Philippe Auguste ordonne en 1190, au moment où il va partir pour la croisade, la construction d’une nouvelle enceinte.

Sur la rive droite, les travaux engagés en 1190 s’achèvent vers 1210 ; rive gauche, ils vont de 1200 à 1215. Le mur d’enceinte, d’environ 3 m à la base et de 8 à 10 m de hauteur, est flanqué de tours cylindriques tous les 60 m en moyenne, qui est la portée d'une arbalète. Les portes au débouché des grands axes de circulation sont protégées par deux tours de 18 m de haut, une ou deux herses ferment le passage sous voûte. Des portes secondaires ou poternes sont ouvertes par la suite, en fonction du développement de la ville hors du rempart. A l’ouest, le donjon du Louvre, 18 m de diamètre à la base, 30 m de haut, entouré d’un fossé sec et d’une enceinte carrée fait face à la menace anglo-normande.
Des chaînes supportées par des bateaux peuvent barrer la Seine en amont et en aval.

L'enceinte de Philippe Auguste >


 
 L'enceinte de Philippe Auguste, plan Mérian 1615
 
Les portes sur l'enceinte de Charles V, plan de Saint-Victor


L’enceinte de Charles V

La forte croissance de la ville tout au long du XIIIe s. et jusque vers 1340 (de 80 000 à 220 000 – 240 000 habitants) a entraîné le développement des faubourgs, au-delà du rempart de Philippe Auguste, essentiellement sur la rive droite, autour du Louvre et vers Saint-Martin-des-Champs et le Temple.

Suite à la défaite de Poitiers en 1356 qui voit la capture du roi Jean II le Bon, le dauphin, futur Charles V, et le prévôt des marchands, Etienne Marcel, décident la construction d’une nouvelle enceinte, limitée à la rive droite. 

La réalisation se poursuit jusqu’en 1420. C’est un ouvrage très différent du rempart de Philippe Auguste ; essentiellement fait de terrassements pour résister à l’impact de l’artillerie, il occupe une emprise de 80 à 90 mètres de large avec un large fossé en eau et un mur renforcé de tours sur une importante levée de terre. 


< L'enceinte de Charles V
 coupe sur l'enceinte 

Du fait de la largeur de l’emprise, les portes principales sont de véritables petits châteaux. A l’est, la Bastille protège la porte Saint-Antoine et, à l’intérieur de la ville, l’hôtel Saint-Pol.

Sur la rive gauche, l’enceinte de Philippe Auguste est conservée, simplement renforcée par la création d’un fossé.

Les enceintes de Philippe Auguste et de Charles V sur fond de plan actuel, cliquez ici.


L’enceinte bastionnée                            Voir Le quartier Richelieu

L’enceinte des Fermiers Généraux  et l’enceinte de Thiers Voir Les enceintes après 1790


Liens


Les enceintes de Paris au Moyen Age par Hélène Noizet diaporama


Sources

Renaud Gagneux, Denis Prouvost, Sur les traces des enceintes de Paris. Parigramme, 2004.